La science au profit du développement transfrontalier

Les changements globaux amplifient les défis d’un développement territorial durable des milieux et des sociétés fragiles. Faute de méthodes adaptées pour mobiliser les connaissances et informations pertinentes, gestionnaires et politiques sont parfois amenés à décider dans l’urgence, sans disposer d’indicateurs adaptés aux questions posées ni de simulations et scénarios permettant de visualiser et partager les conséquences possibles des actions entreprises. Aujourd’hui, les populations locales et les institutions demandent un soutien opérationnel à la gestion environnementale aux échelles de leurs territoires, problématiques, enjeux et responsabilités.

SINBIOSE a pour objectif de développer des méthodologies de construction d’indicateurs à l’usage des acteurs (gestionnaire, population locale, communauté scientifique). Le projet s’appuie sur des compétences éprouvées dans le domaine de la mesure de la biodiversité végétale aquatique et terrestre (biologie, écologie, limnologie), sur l’expérience reconnue des méthodes de la géomatique pour accroître la diversité des mesures et faciliter la spatialisation des connaissances (télédétection et SIG) mais aussi sur l’expertise de spécialistes des sciences de l’ingénieur afin de garantir la fiabilité des procédés de traitement et d’explorer de nouveaux domaines (mathématique appliquée, informatique, modélisation et traitement du signal).

SINBIOSE a pour ambition de proposer des méthodes innovantes de traitement de données hétérogènes et multi-sources dans le but de définir un système d’indicateurs plus robuste sur le plan statistiques. Le savoir-faire des sciences humaines et sociales est mobilisé pour animer des ateliers sur la co-construction des indicateurs en relation avec la demande sociale, de manière à définir conjointement un système d’indicateurs dédié à l’évaluation de la biodiversité qui se veut intelligible, générique et adapté aux questions posées par les acteurs. Ce projet interdisciplinaire mobilisera des acquis méthodologiques et des bases de données collectées sur des terrains déjà investis par les chercheurs (Réserve de développement durable de Uatumã ; bassin versant du lac de Curuaï ; région frontalière Guyano-brésilienne). Les résultats ont vocation à être intégrés dans des observatoires socio-environnementaux en phase de conception ou de mise en œuvre sur certains des sites d’études. 

SINBIOSE est rattaché au LMI OCE ce qui permettra une coopération active avec l’université de Brasilia et les principales institutions, agences du gouvernement brésiliens dans lesquelles sont conçues et implémentées les politiques publiques, ce qui facilitera un transfert rapide des résultats auprès des gestionnaires.

Le volet formation du projet a pour ambition de consolider les échanges entre l’université fédérale de Manaus et l’université de Guyane qui vient d’ouvrir une École doctorale et un master. Il s’agira de renforcer la formation par la recherche par du co-encadrement d’étudiants français et brésiliens, de financer des stages et de mettre en place un échange de modules intégrés dans les cursus respectifs des universités partenaires.

•Coordinateurs :Anne-Elisabeth Laques - IRD/UMR ESPACE-DEV et Enrique Dos Santos Pereira, UFAM

•Autres institutions impliquées :UG, UFRA, MPEG, UNB