La science au profit du développement transfrontalier

La question de recherche qui sous-tend l’ensemble du projet DSBIODIVA est « quelles sont les structures spatiotemporelles qui émergent du traitement de données spatiales d’observation de la terre et comment les processus environnementaux peuvent-ils être caractérisés par ces structures spatio-temporelles ? » 

Cet objectif général sera atteint aux travers de deux cas distincts d’application de la télédétection. Le premier mené en collaboration avec l’université de l’État d’Amazonas concerne les ressources en eau. Nous utilisons une approche « descendante » qui consiste à prédire la réponse globale du bassin versant en se basant sur la réponse à la même échelle. La différence importante avec l’approche inverse réside dans le fait que la structure du modèle est dérivée du jeu de données plutôt que préconçue. Les données utilisées sont issues de l’altimétrie radar. Elles sont croisées avec des données de radar de pluie et la zone d’étude est le corridor central de l’Amazone. 

L’objectif spécifique est donc de mettre en évidence les structures spatiotemporelles des deux jeux de données, et d’interpréter leur co-variation à l’aide de données spatiales exogènes : modèles numériques de terrain et densité du réseau hydrographique extrait de ce modèle, extension des zones d’inondation obtenues par classification d’images radar. 

Le second objectif est mené en coopération avec l’université fédérale de l’Amapá. De la même façon que pour les ressources en eau, une approche inductive est conduite à l’échelle de paysages d’agro-systèmes dans le bassin de l’Oyapock, à la frontière entre la Guyane et le Brésil, afin de caractériser un indicateur d’agro biodiversité, basé sur la persistance de certaines espèces arborées. Une analyse d’images SPOT fournies par la station de réception d’images SEAS Guyane est menée, puis croisée avec un indicateur de la fragmentation du paysage. La co-variation de ces indicateurs sera mise en relation avec des facteurs environnementaux exogènes comme par exemple différentes caractéristiques morphologiques, climatiques ou socio-économiques.

Le projet DSBIODIVA a permis : la mise au point d’une maquette d’un module commun franco-brésilien de niveau master et la signature d’un accord de coopération encadrant ce projet de module entre l’IRD et l’UEA ; la production de cours filmés et de support de cours ; le renforcement des échanges entre les chercheurs et professeurs du Nord Brésil et de Guyane ; l’organisation d’événements et de formations (École d’été d’observation spatiale de l’environnement, cours de télédétection, semaine mondiale de l’eau.)

Coordinateurs : Frédérique Seyler, IRD (UMR ESPACE-DEV) et Joecila Santos da Silva et Valdenira Santos, UNIFAP                                                                                                                                           Autres institutions impliquées :IEPA,UNIFAP, UG