La science au profit du développement transfrontalier

Les sols sont une composante fondamentale des cycles biogéochimiques et de la vie humaine, ils fournissent les aliments, mais ils sont aussi au centre de services écosystémiques indispensables au fonctionnement des écosystèmes, et donc nécessaires aux sociétés  humaines.

Le niveau des demandes actuelles et futures de denrées alimentaires, fibres et biomasse pour l’industrie alertent sur la nécessité d’améliorer et de promouvoir les meilleurs modes d’utilisation et de gestion des sols, il faut acquérir des pratiques soutenables pour une meilleure utilisation des intrants et la promotion des mécanismes biologiques de régulation au sein des systèmes de production.

Les sols sont des ressources naturelles uniques, non renouvelables, dont l’utilisation soutenable est possible. Toutefois, comme en attestent la journée mondiale des sols, et la désignation de l’année 2015 « année inter- nationales des sols » les alertes sont nombreuses dans plusieurs régions de la planète les sols sont soumis à divers mécanismes de dégradations, souvent irréversibles, induits par des pratiques et des usages inap- propriés. Les usages, les pratiques de gestion des sols, et leurs changements, sont des choix territoriaux stratégiques, ils représentent donc des enjeux collectifs pour un développement soutenable lorsque les sols sont pris correctement en  considération.

Parmi les services écosystémiques régulés par le sol, la séquestration du carbone, et tout du moins les bilans de carbone à la surface des continents sont un enjeu central dans la mesure où une partie du devenir des gaz à effet de serre sont aussi liés aux modes de gestion des sols et des terres.

Au niveau Amazonien les bilans de quantification des réservoirs de carbone des sols sont insuffisants pour permettre d’évaluer les conséquences des changements d’usages des sols sur ces compartiments. Il existe une étroite relation entre le fonctionnement du sol et le climat, mais force est de constater que cela exige des observations des fluctuations et variations de ce dernier à des échelles compatibles avec les quantifications des compartiments du sol.

Les activités de recherche développées s’organisent en deux segments : le premier est méthodologique et vise à développer des outils de mesures in situ dédiés à la quantification des fluctuations de la température du sol, de leur teneur en eau, afin de fournir de meilleures données pour la paramétrisation de modèles dévolution du carbone ; le second poursuit une politique d’évaluation du carbone des sols et de leur spatialisation pour de meilleures quantifications régionales.

PROXYSOL propose la réalisation d’une thèse de doctorat au Brésil sur les outils de mesure (ingénierie) ; un master « sol » en Guyane. Un cours sur la Matière organique des sols (propriétés, fonctions et dynamique) est inscrit dans le cadre des cours du troisième cycle en Agroécologie de l’UEMA.

Un cours de spécialisation (Curso de Pos-graduação Lato Sensu) sur les services environnementaux s’organise depuis les phases précédentes de Guyamazon, dont la moitié des heures en enseignement à distance. La dynamique d’offre de séminaires au Brésil est maintenue, en particulier la réalisation en 2016 (comme en 2013) d’une série de séminaires « Brésil-France » dont le thème central est le sol ; les « journées des sols à Cayenne » seront réalisées également à la faveur de l’année internationale des sols (2015) et en 2016.

Coordinateurs :

-Thierry Desjardins, IRD UMR ECO&SOLS

-Ewaldo Eder Carvalho Santana, Université de l’Etat du Maranhão

Autres institutions impliquées : CETIOM Guyane, Université Fédérale du Maranhão, Université Fédérale de Campina Grande.